& les Chroniques
Express
Darkswoon
"Bloom Decay"
DATES | Sorti le 14 septembre 2022 | Publié le mercredi 21 septembre 2022
ET ALORS | Le trio de Portland Darkswoon porte très bien son nom, tant son indie rock à l’ossature électronique et aux refrains intelligents porte en elle cette pointe de noirceur intime, ce petit quelque chose de troublant que contient une phrase telle que "My body’s not mine", scandée sur l’impeccable premier single "Eaten By Wolves" extrait de son nouvel album, "Bloom Decay". La guitare et le chant remarquable de Jana Cushman sont portés par une boîte à rythmes faussement rétro, brute et mécanique, appuyée par les discrets synthés de Rachel Ellis et soutenue par la basse de Norah Lynn. Depuis ses débuts en 2015, Darkswoon façonne un spectre sonore aux possibilités multiples : la guitare mitraille façon Killing Joke sur "This Is A Void", se fait aérienne sur le second single "Year Of The Rat", exprime sa rage sur "Under Glass", ou encore se la joue économe sur le titre "Bloom Decay" qui ouvre et baptise ce disque qui est une réussite absolue. Quant à la production, elle a su offrir à ces chansons uniques la profondeur qu’elles méritaient, en domptant cette profusion d'énergie à fleur de peau, tout en conservant l’étincelle brute et sauvage de la passion, celle qui illumine le coeur même de "Bloom Decay". A découvrir absolument.
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15/20
New Canyons
"Heavy Water"
DATES | Sorti le 30 avril 2021 | Publié le dimanche 7 novembre 2021
POURQUOI | Darkwave
ET ALORS | Il existe des disques auxquels notre adhésion est immédiate et "Heavy Water", le troisième album de New Canyons, fait partie de ceux-là, probablement parce que l’on y décèle une multitude de repères familiers à la première écoute, au moment même où des titres tels que "Post Nothing" et "Spirit 83" envahissent l’espace. Car le son qui est à la fois ample et plombé est fait de très belles guitares empruntées à la dream pop et à la shoegaze, d’une rythmique aux sonorités franchement indus, des synthés récupérés à la new wave et à la darkwave, d’une basse qui ronronne non-stop et qui maintient l’ensemble en l’empêchant de s’écrouler sous le poids de ses propres couches sonores. Avec un chant dont le timbre peut parfois rappeler celui d’Andy McCluskey d’OMD, les références sont multiples et proviennent de toutes les directions à la fois, et ce qui semblait évident au départ se révèle bien plus complexe qu’on ne l’imaginait. Aucun détail n’est laissé au hasard dans une production de cette qualité, où l’on apprécie particulièrement la sensation d’euphorie que procure l’enchainement des chansons façon montagnes russes : ça monte, ça accélère puis ça ralentit ; à peine terminé, on se prépare à y retourner. Une très belle réussite.
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PRÉMO
15/20
Carlo Onda
"Souleater"
DATES | Sorti le 10 janvier 2021 | Publié le mercredi 21 avril 2021
POURQUOI | Pochette | Nom
ET ALORS | Quel… paradoxe. Autant le socle des compositions de Carlo Onda semble basique, que ce soient les sonorités de "synthés", de "percussions", les petits sons dispensés ça et là que l'on pourrait soupçonner d'être plus archaïques que véritablement vintage, mais en même temps, quel plaisir ! C'est carré, c'est puissant, ça donne envie de pousser à fond son ampli et de faire vibrer tout son appartement avec ce son qui vrombit et vous rend invincible lorsqu'il pénètre dans vos oreilles. Une sorte d'EBM du 21e siècle, qui n'est pas sans rappeler celle de Silent Servant, Kontravoid, ou Anthony Rother, mais avec deux choses en plus, ce mood italo-disco tout droit sorti des années 80, et ce "gros son" qui défonce tout, littéralement. Si on y ajoute cette voix nonchalante et burnée, cette impression de constant (dés)équilibre, mixant sonorités désuètes et production de génie, ce disque devient absolument irrésistible. Carlo Onda est originaire de Suisse allemande et son album "Souleater" est autoproduit, bien que le garçon ait déjà fait ses frasques avec ses premières K7 et EP sur les labels péruviens InClub Records, chez les Espagnols Oráculo Records et avec Cold Transmission. Un must pour démarrer ce nouveau printemps de confinement.
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15/20
PAAR
"Die Notwendigkeit der Notwendigkeit"
DATES | Sorti le 20 mars 2020 | Publié le jeudi 16 avril 2020
POURQUOI | Cold Wave | Pochette
ET ALORS | Il est des disques qui filent droit, sans détour ni fioritures et pour lesquels notre adhésion est immédiate. "Die Notwendigkeit der Notwendigkeit" qui se traduirait par "la nécessité du besoin", le premier album de PAAR, est de ceux-là. Ces trois jeunes gens bien inspirés originaires de Munich nous ravissent d'une coldwave qui présente des similitudes à trois décennies d'écart avec celle d’un autre groupe allemand, originaire de Hamburg celui-là : X-Mal Deutschland. Le chant avec ses syllabes traînantes n'est pas étranger à cette comparaison, et c’est d’ailleurs à une certaine mise à jour de la formule de leurs aînés que s’attaque PAAR, aidé en cela par une boîte à rythmes efficace et robuste qui ne ralentit jamais l’allure du début à la fin du disque. La magie qui opère nous en rappelle une autre, contemporaine cette fois : celle des Américains de Second Still avec cependant ici une partie électronique plus sautillante, laquelle rebondit en faisant le grand écart sur une basse et une guitare tellurique dont la palette sonore semble infinie. Nous avions bien besoin de réconfort en ces temps troublés, et l'on vous conseille de ne surtout pas passer à côté de cette jolie surprise qui, malgré son titre, regroupe huit pépites scandées exclusivement en anglais.
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15/20
Riki
"Riki"
DATES | Sorti le 14 février 2020 | Publié le mercredi 25 mars 2020
POURQUOI | Pochette
ET ALORS | On se plaint souvent lorsqu'un artiste donne trop d'indices sur ses intentions, les distillant à l’envi à travers son look, le graphisme, ou encore les titres de ses chansons. Mais l'on déplore tout autant lorsqu'ils n'en donne aucun. Avec Riki, c'est encore autre chose ! Si les indices sont bien présents, en masse même, avec une photo de l'artiste sur la pochette qui exhibe un look androgyne entre Alphaville, Bonnie Tyler, Valor et Adam Ant, des sonorités électroniques qui semblent la majeure partie du temps émaner d'un "orgue" Bontempi, des mélodies qui parfois nous rappellent le hit des années 80 "Popcorn", un chant parfois en allemand qui nous renvoie à "Da Da Da" ou "Der Kommissar", des lignes de synthés sorties tout droit d'un tube de Kajagoogoo… on reste malgré tout incapable de savoir ce à quoi l'on a exactement affaire. Parce que ce disque est au final beaucoup moins vintage qu'il en a l'air, plus sombre, plus mélancolique et bien moins superficiel que tous les repères auxquels il fait référence, parce que derrière cette italo-disco et ce faux rétro-futurisme se dévoilent les fantômes de Siouxsie, parce que si les apparences sont souvent trompeuses elles sont ici carrément labyrinthiques.
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15/20
Pleasure Symbols
"Closer and Closer Apart"
DATES | Sorti 24 mai 2019 | Publié le lundi 16 décembre 2019
POURQUOI | Pochette | Nom | Australie
ET ALORS | Une guitare que la réverb bien maîtrisée fait sonner comme une harpe, une basse bien plantée, et un chant féminin froid et lancinant qui flotte au-dessus de l’ensemble en nous racontant de troublantes histoires. Une étrangeté qui en piochant à la fois dans le shoegaze, la cold wave et le post-punk parvient à créer des ambiances sommes toutes plutôt originales et surtout assez plaisantes. La formation, originaire de Brisbane, a signé pour son premier album sur le label italien Avant! Records et réussi avec "Closer and Closer Apart" un très bel exercice, inventif et soigné. qui bien que reprenant des éléments "classiques" des genres sus-cités réussit à créer quelque chose d’assez inédit et de particulièrement esthétique.
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15/20
Glaring
"L'enfer c'est les autres"
DATES | Sorti le 12 février 2019 | Publié le mercredi 20 mars 2019
POURQUOI | Titre | Pochette
ET ALORS | Que d'esprits dans cet étrange disque. Tout d'abord celui d'Anna Nin et sa voix fantômatique qui plane au-dessus de la majeure partie des titres, évanescente, éthérée, son souffle habille avec subtilité ces compositions sombres, tout en synthés et en basses. On est immédiatement happés par cette ambiance en apparence lourde mais pourtant assez raffinée, sorte d'apnée délicieuse où l'air manque mais la proximité de l'étourdissement est attirante. Avec "Drifting Away", les fantômes sont ceux de The Cure avec ces percussions qui rappellent "Carnage Visors". D'ailleurs ici tout est gris, ce gris que l'on connait si bien et qui à amené Anna à reprendre Sartre pour le titre de ce deuxième album de son projet qu'elle mène en solo, illustrant ainsi son état lors de l'écriture du disque "Pretty hopeless, disappointed, alone…". Si son mal-être fait autant notre plaisir, on ne peut que lui souhaiter le pire.
CONNEXE | Cold Wave | The Cure
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PRÉMO
15/20
Warsaw
"Wires"
DATES | Sorti le 2 février 2018 | Publié le mercredi 6 février 2019
POURQUOI | Nom | Pochette
ET ALORS | Avant tout il y a un nom. Pas n’importe lequel. Puis une pochette. Ensuite, les choses sérieuses peuvent démarrer : des synthés, une guitare délicate, une basse (qui rendrait jalouse Patricia Morrisson), une voix masculine, puis féminine, de belles mélodies. Tout est réuni d’une façon trop évidente pour que l’on se laisse piéger, mais le groupe est malin, les morceaux s’enchaînent intelligemment, les voix s’imbriquent, dévoilant une new wave aux embruns gothiques, incroyablement soignée, presque précieuse : on ne peut que tomber sous le charme de ces 6 titres dont l’étonnante reprise de "Cold" de The Cure. Quant au nom, il suffit de leur demander, les quatre Californiens l’ont choisi la nuit de l’élection de Trump, rêvant de résistance et évoquant l’insurrection de Varsovie. Le groupe est né ce soir-là. Avec ce nom, ce Warsaw que Joy Division avait décidé de ne pas être.
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11
PRÉMO
15/20
Hante.
"Fierce"
DATES | Sorti le 18 janvier 2019 | Publié le mardi 29 janvier 2019
POURQUOI | Pochette | Nom
ET ALORS | Les synthés qui portent "Fierce" sont fascinants. Ils font naître et construisent chacune des mélodies qui le constituent, entre douceur et fragilité, et installent une ambiance mélancolique subtilement apaisante. Ils parviennent à ne jamais se répéter et singularisent quelques titres ("Wild Animal", "Tomorrow is a New Day", "Waiting for a Hurricane", "Respect"...), autant de bijoux lovés dans un écrin intriguant, sorte de cold wave easy listening, soignée et intelligente. La voix, à la fois assurée et ensorcelante, d’Hélène de Thoury n’est pas en reste pour expliquer l’attachement que l’on a à "Fierce". Hante. en est à son quatrième album, et Hélène, après avoir collaboré à Minuit Machine et Phosphor pour autant de disques, a choisi de monter son propre label Synth Religion. De surcroit, et on finira là-dessus, Hélène de Thoury est parisienne. Comme quoi, on a encore deux trois choses à découvrir.
CONNEXE | Cold Wave | Synthés
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12.5
PRÉMO
15/20
Bragolin
"I Saw Nothing Good So I Left"
DATES | Sorti le 24 mars 2018 | Publié le mardi 22 janvier 2019
POURQUOI | Pochette | Pays-Bas
ET ALORS | Il arrive parfois que l’on éprouve l’envie d’écouter des choses plus faciles, sans que cela ne ternisse d’aucune façon l’estime que l’on a de l’album que l’on va choisir. "I See Nothing Good So I Left" fait partie de ces disques qui semblent évidents. La cold (pop) wave de Bragolin rappelle des sonorités plus anciennes comme celles de Sad Lovers & Giants sans trop s'en approcher, la voix charismatique et intrigante de Edwin van der Velde , la très belle guitare (baryton pour être précis), la boîte à rythmes et les synthés transforment chaque titre en un joyau lumineux et donnent à l’ensemble un son propre, presque cristallin, et insufflent surtout à ces huit titres une véritable identité. Le groupe, originaire d’Utrecht aux Pays-Bas, est passé au Supersonic à Paris en mai dernier, quelques mois après la sortie de cet album qui est sa toute première production.
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8
PRÉMO
15/20
FILTRES | wave | 15
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